Pierrick de Morel

Vaccination contre la poliomyélite, quel résultat pour le Tchad ?

114 cas de polio virus confirmés ont été enregistrés par le Tchad depuis le début de l’année, soit 33% au niveau mondial. Ce qui place ce pays en premier rang dans le monde en matière de cette maladie.  Pour la région du Ouaddaï, 3 cas sont enregistrés cette année, dont 1 au quartier Hillé Kinine dans le 4 arrondissement.

Pourtant des campagnes de vaccination contre la poliomyélite s’organisent plusieurs fois chaque année. Mais tous ces efforts sont vains. On dirait d’importantes ressources jetées à l’air. Une évaluation faite après la campagne organisée en août dernier dans le Ouaddaï démontre qu’environ 30% d’enfants n’ont pas reçu les gouttes de la polio. Alors que, selon le délégué sanitaire du Ouaddaï, un seul enfant non vacciné est susceptible de contaminer 200 enfants, constituant ainsi un grand risque pour les autres.

Les causes citées par le délégué sanitaire lors d’une réunion de plaidoyer sont entre autres : la faible conscience des vaccinateurs ; l’absence des superviseurs sur le terrain ; le manque de revisite de ménages…

« Si les agents et vaccinateurs et les superviseurs font bien leur travail, on ne parlera plus de la poliomyélite au Tchad »estime le délégué sanitaireDr Dembayo Honoré.

Si ces agents ne font pas bien leur travail c’est, peut être parce que les conditions de leur recrutement ne sont pas transparentes. La plupart est recrutée par affinité et ne sont pas suivi. L’on rapporte que certains vaccinateurs se constituent en groupes, passent devant les portes mais n’y entrent pas, d’autres passent leur temps à jouer aux cartes ou à vaquer dans leurs travaux quotidiens. Ils laissent ainsi les partes-vaccins sous le soleil, les accumulateurs se réchauffent et le vaccin n’a donc plus d’utilité. Pire encore, certains versent le vaccin par terre et remplissent les fiches…La même situation s’observe dans le pays.

Ce vendredi, 30.09.2011, une nouvelle campagne a commencé sur l’étendue du territoire tchadien. Pour la région du Ouaddaï, plus de 700 agents vaccinateurs et une centaine de superviseurs sont mobilisés pour vacciner plus de 1900 enfants de zéro à cinq ans dans le Ouaddaï. 200 mille doses de vaccins et 9 véhicules sont aussi disponibles pour assurer cette campagne. Durant 3 jours, les agents vaccinateurs passent de porte en porte pour administrer 2 gouttes de polio à tous les enfants de zéro à cinq ans.

Mais quelles mesures a-t-on pris pour que chacun fasse bien son travail ?

D’abord, le délégué sanitaire du Ouaddaï compte sur la contribution et la prise de conscience de toute la population pour la réussite de cette campagne. Dembayo Honoré appelle les parents à signaler tout enfant non vacciné afin de le vacciner immédiatement. C’est ce que demande aussi le Chef de l’Etat lors du lancement officiel de la campagne.

Lors de la réunion de plaidoyer, le gouverneur de la région du Ouaddaï Oumarou Yerima Djibrilla a mis en garde les réticents en déclarant que « Tout refus de vacciner un enfant sera l’objet d’un emprisonnement et d’une amande ».

Espérons que ça marche cette fois-ci !


Opinion: Cimenterie de BAORE, quel intérêt pour la ville productrice ?

La région du Mayo Kebbi ouest, d’après une chronique réalisée récemment par un organe de la presse, dispose d’énormes ressources (agricoles, minières, touristiques, hydrauliques, etc.). Elle occupe une place importante sur le plan démographique et le taux de scolarisation passe parmi les trois premiers du pays. Pourtant sur le plan développement, cette région est la dernière aujourd’hui. Pourquoi ?

D’ abord, de tous les investissements faits par le régime en place, rien n’est fait pour cette région.

Prenons un seul aspect : les infrastructures routières et plus précisément la route qui relie Kelo à Figuile via Pala Leré.

Cette route a servi et a généré d’importantes devises à ce pays. Depuis la colonisation jusqu’aujourd’hui, elle continue à nous engendrer des recettes financières indispensables. Elle a été utilisée, et continue de l’être d’ailleurs, pour le transport du coton de toutes les régions productrices vers le port de Douala au Cameroun, en vue de son acheminement vers le marché mondial. La même route a été utilisée pour transporter les matériels et matériaux pour la construction du pipeline Doba – Kribi. Aujourd’hui elle est entrain d’être utilisée pour la construction de la cimenterie de Pala.

De tous ces services qu’elle a rendus, elle passe paradoxalement pour les oubliés de la république. Car si j’ai bien suivi le dernier programme politique de Monsieur  Nadingar, jusqu’en 2015 même elle ne sera pas toujours bitumée. Comparativement à la route Ndjamena – Moussoro et celle reliant Ndjamena à Dourbali laquelle semble utile économiquement ? Curieusement ces deux dernières seront construites d’ici 2013.

En outre, la région faisait à l’époque à peu près 200.000.000 de recettes douanières au trésor public par semaine. Contre toute attente, les dirigeants du pays ont décidé de transférer la grande et stratégique direction de la douane de Pala à Moundou.

Comme cela ne suffisait pas, il est bel et bien reconnu par les textes de notre pays que les ressources naturelles exploitées dans le sous sol d’une région donne dare-dare droit à celle-ci le droit de bénéficier des œuvres de développement et pour me basé de l’exemple du bassin de Doba, 5% revient à la région productrice. Tandis qu’à quelques mois de l’inauguration de la cimenterie, ces conditions ne sont pas toujours clarifiées pour le MKO. D’après les nouvelles qui nous parviennent, le pouvoir serait entrain de préparer un de ses cadres issu de la région pour l’imposer alors que dans d’autres régions, la désignation des membres du bureau de gestion des 5% était quelque chose de consensuel entre les fils de la région!

Dernière observation. En principe quand un tel chantier est ouvert dans une zone on fait profiter aux riverains de la zone de la production de petit «job» ; malheureusement chose qui n’est pas faite dans le cas d’espèce!

Alors, tenant compte de toutes ces frustrations, ces injustices, la région n’est-elle pas victime de sa propension politique qui est plus proche de l’opposition ? L’ensemble de ces problèmes évoqués, s’ils ne trouvent pas de solutions appropriées et immédiates, n’altérerait-il pas la cohésion sociale tant recherchée ?

Sans pour autant creuser ailleurs chers lecteurs, je pose un problème de débat de fond.

Gombo Arafat HOUZIBE (Géo politiste & Activiste de Droit de l’Homme)


Semaine de l’arbre au Tchad, quel impact ?

Le SG de la Région, plantant un arbreLa Semaine Nationale de l’Arbre est lancée officiellement ce lundi, 12 septembre 2011 dans la région du Ouaddaï. Le coup d’envoi est donné par le Secrétaire Général de la Région Noassingar Ngardelougom, dans les locaux de l’Institut Universitaire des Sciences et Techniques d’Abéché (IUSTA). Divers plants fruitiers et forestiers ont été mis en terre.

La semaine de l’arbre est initiée pour remédier à la coupe abusive des arbres, au feu de brousse et aussi à l’usage excessif de bois de chauffe (étant la seule source d’énergie pour beaucoup de tchadiens – autochtones et déplacés – et réfugiés). Elle vise, en effet, à la protection de l’environnement et à la lutte contre l’avancée du désert.

Plusieurs milliers de plants sont ainsi mis en terre chaque année à travers le pays. Bien évidemment, beaucoup de ressources tant matérielles, financières qu’humaines  sont mobilisées. Mais quel impact cet effort a sur l’environnement, parlant de la relation « cause-à-effet » ?

« Les plants mis en terre en 2010 au niveau du gouvernorat ont TOUS péri à cause de manque d’entretien » reconnaît le Secrétaire général de la Région. Et c’est la même situation en 2009, 2008, 2007, etc. Faites une simple descente sur les différents sites et le constat est clair. L’on met chaque année des arbres en terre que l’on laisse périr et on prétend « faire du Tchad un pays vert… » N’est-ce pas un gaspillage, ça ?

Planter un arbre est une chose et l’entretenir en est une autre. L’Etat s’occupe de la plantation. Mais  qui doit s’occuper de n’entretien? A mon avis, c’est encore l’Etat, à travers les délégations de l’environnement.  La semaine de l’arbre arrive toujours pendant la saison de pluies. Simple coïncidence ? Non ! On  profite plutôt de cette saison pour planter mais, malheureusement, la saison ne dure que quelques mois. Et après ?

Finalement, quelles dispositions a-t-on pris pour garantir un entretien proprement dit aux plants qu’on vient de mettre en terre cette année ???


Abéché, le choléra prend de l’ampleur

L’épidémie de choléra prend de l’ampleur dans la ville d’Abéché. 152 cas dont 7 décès sont enregistrés jusqu’à la date du 09 septembre.

Les malades sont admis dans un site provisoire conçu pour la circonstance dans les locaux de pool de santé d’Abéché mais un nouveau site est entrain d’être aménagé pour la prise en charge continue des malades. Ces malades sont suivis par 2 médecins, 5 infirmiers, 3 volontaires, 1 hygiéniste et 3 superviseurs qui coordonnent les activés. La prise en charge est assurée de façon efficace et gratuite.

Bahar Ahmad, le chargé de l’information, éducation et communication de la délégation sanitaire du Ouaddaï appelle à toute la population de suivre les règles élémentaires d’hygiène à savoir : se laver les mains avant et après le mangé et après les toilettes, consommer de l’eau potable…

 

Le service de génie sanitaire du Ouaddaï a entrepris une opération de désinfection d’une cinquantaine de puits ouverts dans certains quartiers d’Abéché.

Les délégués des arrondissements municipaux de la ville d’Abéché ont de leur côté mis sur pied des comités de sensibilisations pour organiser des campagnes de sensibilisation sur le respect des mesures d’hygiènes afin d’éradiquer l’épidémie.


Tchad: Programme politique, quelle place pour les jeunes?

20 jours après sa composition, le nouveau gouvernement du Tchad présente ce lundi, 05 septembre 2011, son programme politique devant les élus du peuple. (le fait a duré mais il faut revenir dessus)

Ce programme tient compte de plusieurs secteurs de la vie socioprofessionnelle à savoir la sécurité, l’éducation, la santé, et notamment la création des emplois et de l’auto emploi pour les jeunes. Ce dernier retient l’attention.

Plus de 36 milles diplômés sont demandeurs d’une intégration à la fonction publique et le nombre ne fait qu’augmenter. Ce qui fait que le taux de chômage des jeunes reste élevé.

Le nombre actuel de fonctionnaires tchadiens est de 66.200 agents, mais cet effectif « ne permet pas d’assurer une couverture maximale besoin de l’Etat » reconnaît le Premier Ministre Tchadien Emmanuel Nadingar.

Emmanuel Nadingar indique ainsi que le gouvernement mettra tout en œuvre pour intégrer le maximum des diplômés sans emploi, et chercher des alternatives durables. Bien qu’aucune précision ne soit donnée concernant ces alternatives, les jeunes ont quand même un espoir. Au fait, ils ne vivent que de l’espoir.

Le chef de l’Etat a, lui aussi, promis tant de choses à la jeunesse qu’il demande d’être audacieuse. Espérons alors que tous ces discours ne soient pas seulement sur papier mais qu’ils soient traduits dans les faits.

Ce programme politique a été approuvé par les députés à 145 voix pour, 28 contres et 10 abstentions.