L’excision au Tchad, un défi à relever

17 avril 2011

L’excision au Tchad, un défi à relever

Une vingtaine de volontaires de Comité Régional de la Croix-Rouge du Ouaddaï (CRO) viennent d’être formés sur la Mutilation Génitale Féminine (MGF). La cérémonie de clôture des travaux s’est déroulée ce dimanche 17 avril 2011 dans la salle de réunion du bureau CRO.

Les Volontaires
Les participants à la formation

Cette formation s’inscrit dans le cadre du Projet de lutte contre la MGF lancé dans trois régions du Tchad. Il s’agit du Ouaddaï et du Wadi Fira à l’Est et du Mandoul au Sud du pays.

Du 13 au 15 avril, les participants ont suivi trois modules à savoir : un rappel sur le mouvement Croix-Rouge et les techniques de sensibilisation, un rappel sur le danger des IST/VIH/SIDA et le troisième module porte sur la MGF proprement dite passant par l’anatomie des organes génitaux féminins externes et leurs différentes fonctions.

Selon la coordinatrice nationale MGF de la Croix-Rouge du Tchad Dr Sadié Ismaël GUIRE qui a assuré la formation il existe quatre types d’excision établis par l’OMS selon les degrés : le 1er degré consiste à l’ablation partielle ou totale du clitoris ; au 2l’on pratique l’ablation partielle ou totale du clitoris et des petites lèvres ; le 3e degré qui est l’infibulation consiste en l’ablation partielle ou totale du clitoris, des petites lèvres et 2/3 antérieur des grandes lèvres plus la suture, et le 4e comprend toute autre intervention pratiquée sur les organes génitaux féminins à des fins non thérapeutiques comme l’incision, la cautérisation, la scarification et l’introduction des substances nocives dans le vagin.

La coordinatrice nationale MGF indique que tous ces 4 types sont pratiqués au Tchad, dans 9 régions parmi les 14 anciennes préfectures. Dr Sadié fait aussi savoir que 45% de filles et femmes sont excisées au Tchad, 80% dans les régions pratiquantes et 91% dans la région du Ouaddaï dont les types 2 et 3 sont les plus rependus.

Vu cette forte prévalence dans le Ouaddaï et vu que la mutilation génitale féminine a des conséquences physiques, psychosociales et sexuelles à court et long terme, la Coordinatrice attend des volontaires de la Comité Régional du Ouaddaï de faire réduire la prévalence à 50% d’ici 3ans correspondant à la durée du projet. C’est un défi à relever souligne t-elle.

Remise des attestations aux participants

Les volontaires participant à cette formation remercient la formatrice et les organisateurs de cette formation et leur recommande entre autres de soutenir les filles et femmes victimes de l’excision, sensibiliser les exciseurs sur le danger de l’excision, plaider pour l’application des textes interdisant cette pratique et élargir ce genre de formation dans toute l’étendue du territoire.

Pour la présidente du Comité Régional du Ouaddaï Aché Mahamat Ali, cette formation vient à point nommé et son contenu est bien adapté à la réalité de la région. Elle appelle ainsi les volontaires à être assidus, courageux, patients et appliquer les techniques de communications acquises pendant la formation.

Des T-shirts et casquettes Croix-Rouge et des attestations ont été remis aux participants.

Il est à signaler que cette formation est rendue possible grâce à l’appui financier de la Croix-Rouge Suédoise.

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