Hassan Abdoulaye

Tchad: 12% de fonctionnaires sont en situation irrégulière

L’Etat tchadien perdait 20 milliards de francs CFA chaque année. Il vient de se rendre compte. Selon le rapport d’un comité interministériel mis en place en février 2014 pour l’assainissement les fichiers de la fonction publique tchadienne, sur les 84.094 agents de l’Etat recensés en juin dernier, 10.223 d’entre eux, soit 12% sont en situation irrégulière.

5533 agents ne se sont pas présentés à la fonction publique pour se faire recenser et ils continuent à être payés chaque mois. 4690 agents prennent doubles salaires ; parmi eux, 4214 sont payés par l’Etat tchadien mais travaillent pour d’autres institutions et 486 sont intégrés dans deux ministères différent.

Les agents en situation irrégulière ont jusqu’à la fin de ce mois pour régulariser leur situation. Passé ce délai leurs noms seront retirés de la solde.


Pénurie de carburant au Tchad. La population dit merde.

A Sarh dans le sud du pays, les enseignants sont entrés en grève d’une semaine depuis ce lundi. Ils réclament la baisse du prix de l’essence, car ils n’auraient pas le moyen de pays un litre d’essence à deux mille francs et ne pourraient pas non plus aller à l’école à pied. C’est la deuxième grève observée depuis le début de la crise.

Le marché de Sarh était également fermé toute la journée. Les agents de santé ont, eux aussi, observé une grève de soutien aux enseignants d’un jour.

Les élèves et d’autres usagers sont descendus sur les rues pour manifester eux également leur mécontentement. Pour les disperser, les forces de l’ordre ont intervenu et ont arrêté quelques manifestants, faisant également quelques blessés par eux. Les personnes arrêtées seraient libérées grâce à la persistance des manifestants. La grève continue.

D’autres manifestations ont été également signalées à N’Djamena et à Moundou.


Tchad : L’école de la renaissance, on est encore loin.

Ecole rurale_TDSur cette photo, une école primaire dans l’un des villages d’Abéché. Jusqu’aujourd’hui l’on ne compte que 36 élèves (dont deux filles) pour toute l’école, soit en moyenne six élèves par classe. L’école comporte six salles de classe qui forment un cycle primaire complet.

Pire encore, il n’existe qu’un seul enseignant pour toute l’école. Et c’est enseignant communautaire, c’est-à-dire pris en charge par la communauté en termes de salaire, prime etc.

Armé de son courage ou plutôt contraint, l’enseignant fait de son mieux pour enseigner dans toutes les classes chaque jour. En plus de cela il assure d’administration de l’école. Pour les cours, il groupe deux niveaux dans une même salle de classe ; il donne un exercice ou une séance de lecture dans deux classes et fait cours dans le troisième, ainsi de suite. Et on attend à ce que les enfants comprennent, apprennent quelque chose et passent en classe supérieure. Ce sont les futurs cadres de demain bien attendu. « Le travail est pénible, je n’ai même pas le temps de mieux préparer le cours » se lamente l’enseignant.

La rentrée scolaire 2014 – 2015 est lancée le 1er octobre dernier sur toute l’étendue du territoire national.

On parle de la renaissance de l’école tchadienne sans créer les conditions favorables à un bon apprentissage.


Absence de l’essence à Abéché. Les usagers montent au créneau

Manif essence_AbéchéLa ville d’Abéché ne dispose pas ou très peu de l’essence. Dans toutes les stations-services de la ville, les réservoirs d’essence sont vides ne contenant aucune goutte d’essence ; l’on ne trouve que du gazoil. Certaines stations ont même fermé leurs portes.

La bouteille contenant un litre et demi d’essence se vend aujourd’hui à 4.000 francs CFA, soit 2.650 francs le litre. Hier et jusqu’à tôt ce matin, certains ont payé à 3300 francs le litre qui coûtait 700 francs CFA il y’a deux jours. Beaucoup ont garé leurs engins.

Les clandomen et les conducteurs des motos à trois roues appelées rakchas manifestent ce vendredi contre cette flambée inexplicable. Ils se regroupent devant la préfecture et la mairie d’Abéché pour exprimer leur mécontentement. Malheureusement, personne ne les a écoutés ; en tout cas, les autorités n’ont pas voulu s’exprimer sur le sujet. Et le prix de l’essence ne cesse d’augmenter.

Cette flambée survient alors que le gouverneur de la région du Ouaddaï a réuni tous les responsables des stations-services il y a 4 jours pour parler de la situation.

Les clando et les rakchas sont les seuls moyens de transport urbain dans la ville d’Abéché et ses alentours, tenant lieu de taxis.


Deux femmes accouchent un même enfant. Mystère !

Deux femmes se disputent sur un nouveau-né. Chacune déclare l’avoir accouché. Elles vivaient ensembles, toutes auraient toutes été enceintes, toutes auraient accouchés dans la même semaine. Mais il n’existe qu’un seul bébé.

En effet, l’affaire est « découverte » lorsque l’entourage de l’une des femmes lui demande de ce qu’elle a fait de sa grossesse, après avoir constaté qu’elle n’y est plus. Après une pression, la femme déclare avoir « vendu » son enfant à une autre à 50.000 francs CFA. Elle les conduit chez la présumé acheteuse. On y trouve un nouveau-né de sexe masculin mais cette dernière indique que c’est son enfant, elle l’aurait accouché à l’hôpital il y a trois jours. L’affaire est conduite au commissariat du premier arrondissement.

Pour les départager, toutes les deux femmes ont été conduites à l’hôpital pour un test. Le groupage sanguin et facture rhésus du bébé et des présumés mamans révèle un résultat identique : O+. Scandale ! Étant donné que l’hôpital n’a pas le moyen nécessaire pour faire un test ADN, l’on se fie à la présence du lait dans les mamelles des accouchées. Mais rien n’est encore clair.

Laquelle des deux est la mère de l’actuel enfant ? Où se trouve le deuxième enfant ? Pourquoi avoir vendu son propre enfant (si cela se révèle vrai) ? … Ce sont parmi tant de questions qui nécessitent des réponses. Une enquête est en cours. Affaire à suivre donc.