Hassan Abdoulaye

Un traitement aux plantes contre le VIH !?

Photos de médicaments – toumaiactu

Pour votre information, je suis affecté à Abéché, la deuxième plus grand ville du Tchad, après cinq ans de service passés à Amleyouna (à 60 Km à l’Est d’Abéché) comme responsable de centre de santé. Je suis désormais le point focal de la santé de reproduction du district sanitaire d’Abéché.

Alors, à mon arrivée à Abéché, je suivais la radio locale et j’écoutais une émission qui m’étonne. Il s’agit d’un invité, tradi-praticien, qui prétend guérir le SIDA. Je m’approche encore de mon poste radio et je trouve que l’orateur est sérieux dans ses dires. Il dit qu’il guérit complètement le SIDA avec des décoctions des racines. Il répond à toutes les questions du journaliste. Pire encore, j’ai écouté des témoins qui affirment être guéris par le Monsieur. « J’avais le virus du SIDA et après six mois de traitement avec ce monsieur, je suis parti à l’hôpital pour refaire le test et il (le test) s’est révélé négatif » affirme le témoin, fier.

J’étais étonné parce que je suis infirmier et j’ai toujours appris que le seul traitement du SIDA, pour le moment en tout cas, reste les antirétroviraux (ARV). Là encore, ces ARV ne détruisent complètement le virus mais bloquent le cycle de sa croissance. Étant également dramaturge, j’ai même écrit une pièce de théâtre intitulée « un verre pour la route » dans laquelle j’ai dit « aucun marabout, aucun guérisseur traditionnel, moins encore un charlatan ne peut guérir le SIDA. Le seul traitement du SIDA reste médical : les ARV ».

Complètement confus, j’ai posé la question à un médecin. Selon lui, il est impossible que le test soit négatif après être positif car les anticorps anti VIH sont dans l’organisme de la personne à vie. Le SIDA est une maladie virale et jusqu’à présent, il n’existe pas officiellement un traitement définitif pour le SIDA. Mais comment expliquer cela ? La question reste posée.

Conséquences, les centres de prise en charge des personnes vivant avec le VIH/SIDA se vident de leurs patients. Beaucoup de patients se sont retournés chez le Monsieur pour le traitement soit disant définitif, espérant vraiment la guérison totale. Le risque est que les patients sous traitement vont rompre avec les ARV et ne se fier qu’au traitement de ce prétendant guérisseur. Ce qui aggrave encore leur situation sanitaire.

Moi, je reste confus. Alors je continue à chercher. Pouvez-vous m’aider ?


Ouaddaï: Interdiction des motos, baisse des indicateurs


Passage du Gouverneur du Ouaddaï à Amleyouna

J’ai assisté ce jour à une communication dont l’un des points me préoccupe. Le Gouverneur de la Région du Ouaddaï Adoum Forteye, accompagné d’une forte délégation est arrivé dans la sous-préfecture d’Amleyouna (60 Km à l’Est d’Abéché) pour passer un message. Nous étions une quarantaine de personnes à l’attendre. Dès l’arrivée de la délégation, j’ai pressenti qu’ils étaient pressés.

Dans un discours très bref, après l’introduction du Sous-préfet d’Amleyouna, le Gouverneur a prononcé quatre mots: armes, motos, fraudes et véhicules.

Il s’agit, en effet :

1- Pour toute personne qui possède une arme à feu, de la remettre au sous-préfet ou au chef de canton.

2- Pour toute personne qui possède une moto, de la remettre également au sous-préfet ou au chef de canton.

Selon le Gouverneur, plusieurs meurtres et braquages sont pratiqués par de personnes à motos. Les motos constituent ainsi une cause d’insécurité et ne doivent pas circuler en dehors de la ville d’Abéché.

3- Pour toute personne transportant frauduleusement des marchandises, de cesser immédiatement. Car la fraude constitue un manque à gagner pour la caisse de l’Etat.

4- Les véhicules TOYOTA pick-up, les véhicules sans plaques d’immatriculation et les vitres fumées sont interdits.

Je n’ai pas eu le temps de poser une question qui me préoccupait mais elle me tient toujours à cœur, car je n’ai pas, jusqu’à l’heure où je publie cet article, trouvé de réponse. Elle concerne l’interdiction de circuler à moto. Au fait, le point n’était pas spécifié par le Gouverneur, mais il existe des motos de service et celles des particuliers.

Je m’explique: je suis responsable d’un centre de santé (RCS) en brousse et point focal de la surveillance épidémiologique intégrée (PF/SEI). A ce titre, je surveille sept centres de santé et plusieurs autres guérisseurs traditionnels de la zone Est du District Sanitaire d’Abéché. Je dois, en pratique, visiter tous les sites au moins une fois par mois, soient deux sorties par semaines, afin de rechercher les cas de Paralysie Flasque Aigue (PFA) et autres maladies sous surveillance.

En plus de la surveillance, il y a également la vaccination des enfants âgés de zéro à onze mois et des femmes enceintes. Pour tous les villages se trouvants au-delà de cinq kilomètres du centre de santé, je dois aller vers eux afin de vacciner la cible précitée. Tout cela, je le fais à moto. Cela ne concerne pas que moi mais tous les RCS. Voire même tous les responsables des services de l’Etat exerçant dans les zones rurales. Je sais que très peu d’entre nous (pour ne pas dire personne) ont des véhicules. Maintenant que la décision est prise et qu’elle est générale, je ne sais que faire.

En tout cas, si une solution n’est pas trouvée dans un bref délai, les centres de santé se verront leurs indicateurs baissés considérablement. Ce qui n’est dans l’intérêt de personne: ni du Gouverneur, ni population, moins encore de l’Etat. Je n’oublie pas aussi le fait que plusieurs autres activités sont bloquées depuis la prise de cette décision.

Cet article est une sorte de plaidoyer que j’adresse auprès des preneurs de cette décisions pour autoriser, sinon tout le monde, au moins les RCS et autres chefs de services, à utiliser leurs motos…


Dix conseils pour se prévenir du paludisme

Le paludisme est un réel problème de santé au Tchad. Il constitue l’une des premières causes de consultation dans les structures sanitaires. Il représente 37,21% de morbidité dont 43,65% chez les enfants de moins de cinq ans. Aussi, plus de la moitié de décès chez les enfants de moins de cinq ans dans les structures sanitaires est imputable au paludisme.

Cette maladie, dangereuse, sévit de façon endémique dans la zone soudanienne (sud) du pays et de façon saisonnière au centre du pays. On enregistre un pic en cette période des pluies. Si je vous parle de cette généralité, c’est pour que vous sachiez combien le paludisme est une maladie « dangereuse ».

Transmission de la maladie

Cette maladie est transmise par une toute petite créature : un moustique appelé anophèle femelle et se manifeste par un réchauffement du corps (fièvre), maux de tête (céphalée), fatigue (asthénie, courbature), douleur articulaire, troubles digestifs (diarrhée, vomissement, manque d’appétit)…

Malheureusement, selon certaines croyances, le paludisme est causé par la faim, la consommation de certains aliments ou encore l’exposition aux intempéries telles que la pluie, le soleil. Quelquefois, si le malade présente des signes du paludisme grave en occurrence les hallucinations, le délire, les parents le prennent à un fou, attaqué par les esprits… Ce qui fait que beaucoup ne partent à l’hôpital qu’après avoir parcouru toutes les pratiques traditionnelles, en vain.

Maintenant, voici dix (10) conseils pour prévenir le paludisme :

  1. Garder la cour de la maison et les alentours propres ;
  2. Évacuer les eaux sales et les eaux stagnantes ;
  3. Porter des vêtements longs, couvrant tout le corps (manches longues…), le soir, et de préférence pas des vêtements sombres ;
  4. Utiliser des crèmes et autres produits qui repoussent les moustiques ;
  5. Pulvériser les chambres avec des insecticides ou utiliser des serpentines (léopards) ;
  6. TOUJOURS dormir sous moustiquaire imprégnée d’insecticide en respectant les modes d’utilisation ;
  7. Suivre les consultations prénatales (CPN) pour les femmes enceintes è les femmes enceintes y reçoivent des moustiquaires imprégnées d’insecticide et des médicaments (fansidar) pour prévenir le paludisme ;
  8. Pour les voyageurs ne résidant pas dans un pays d’endémie palustre et qui viennent au Tchad, passer dans une structure sanitaire avant le séjour. En prophylaxie, ils doivent recevoir un médicament à prendre hebdomadairement, pour une durée de 3 mois maximum ;
  9. Consulter une structure sanitaire (la plus proche) en cas d’apparition d’un des signes ci-dessus cités ;
  10. Au cas où le personnel de santé confirme le paludisme, prendre correctement le traitement qui sera administré.

Comme vous le constatez, les deux derniers conseils permettent de détecter précocement la maladie et de prévenir les complications. Protégeons-nous contre le paludisme !


Tchad : Désastre à Dourbali

La population de Dourbali, localité situé à 80 Km à l’Est de la ville de N’Djamena, vit dans un désastre suite à la pluie torrentielle qui s’est abattue le 15 juillet 2017. Cette pluie qui a duré huit heures environ a causé d’énormes dégâts. 

Des sinistrés déplaçant leurs effets

Plusieurs maisons et murs écroulés, laissant des centaines de ménages sans abris. Les habitants ont fait de leur mieux pour réduire le risque mais elle ne peut rien contre une inondation d’un mètre de profondeur surtout lorsqu’il s’agit des habitations semi-dure. Certains ont pu sauver quelques effets mais ne savent pas où les sécher. Des hommes, des femmes, enfants, des vieillards, tout le monde patauge à la recherche d’une terre ferme qui n’existe malheureusement pas.

Des sinistrés ne sachant où aller

On dénombre également  des latrines traditionnelles qui sont écroulées, complètement inondées, qui risquent d’engendrer des conséquences sanitaires. Si rien ne se fait, cette situation risque de faire plus des victimes collatérales, sans oublie une éventuelle épidémie.

Les sinistrés demandent au gouvernement et aux les bonnes volontés de voler à leur secours.

Cette localité riveraine du fleuve Chari subit presque chaque année des inondations


Tchad : Les épreuves de baccalauréat 2017 ont commencé ce matin

71 902 candidats composent le baccalauréat tchadien, session de juillet 2017, depuis ce lundi, 17 juillet 2017. Les filles représentent 32%, soit près de 1/3  des candidats. Ce qui n’est pas négligeable.  Ils sont repartis dans 71 centres d’examen sur toute l’étendue du territoire. Conformément aux reformes faites depuis l’année dernière, les candidats composent une seule épreuve par jour, donc six jours d’examen.

Le baccalauréat 2017 arrive dans une année scolaire perturbée à son début par la grève des enseignants. Les élèves avaient mis près de quatre mois à la maison avant de prendre le chemin de l’école. Ce retard doit avoir des répercussions sur le programme scolaire mais, les responsables en charge de l’éducation ont pris des dispositions pour réduire le risque. Le déroulement des épreuves au mois de juillet au lieu de juin en est l’une des conséquences.

Pour les quelques candidats que j’ai rencontrés à la fin de l’épreuve, le sujet est abordable. Il doit d’ailleurs l’être parce que vu pendant les cours et proposé par les enseignants eux-mêmes. Les candidats sont appelés à travailler dans la sérénité et le calme, et ne compter que sur eux-mêmes.

Signalons que le nombre de candidats cette année est réduit de 6,75% par rapport à l’année 2016.

Bonne chance à tous les candidats.