Hassan Abdoulaye

Tchad/ONU : Il faut combattre le terrorisme par le développement

Le Secrétaire Général de l’Organisation des Nations Unies (ONU) Ban Ki-moon est venu ce jeudi, 07 novembre 2013 à N’Djamena (Tchad). Cette visite entre dans le cadre de la mise en œuvre et suivi de la stratégie intégrée de l’ONU pour le sahel. 442 millions d’euros seront octroyés au Tchad pour la période 2014-2020.

Tchad-ONUAprès une réunion entre la délégation onusienne et les responsables politiques tchadiens, une conférence de presse a été animée par les deux parties.

Il était question de déterminer des actions à mener afin de sortir la région sahélienne de la crise et d’améliorer les conditions de vie des jeunes et femmes sahéliens.

« Il faut combattre le terrorisme par le développement » déclare le Président de la République du Tchad. Il indique qu’une avancée considérable est faite sur le plan militaire, mais ces solutions, trouvées grâce aux armes, ne sont que provisoires. Il faut donc gagner la bataille sur le plan économique et social, car le développement est une solution définitive ajoute Idriss Deby. Il rassure aussi que les projets concrets ont été définis (sans donner des précisions), il ne reste que leur mise en œuvre pour que la population du sahel puisse espérer le meilleur.

Le Secrétaire Général de l’ONU fait savoir que des solutions aux problèmes de la région sahélienne sont trouvées et que ces solutions ne doivent pas connaitre des frontières. Ban Ki-moon cite l’amélioration de la gouvernance, la garantie de la sécurité, le respect des Droits de l’Homme et la création des moyens de subsistance durable entre autres.

Accompagné de la présidente de la Commission de l’Union Africaine, de représentant de l’Union Européenne et du président de Banque Africaine de Développement, Ban Ki-moon est retourné le même jour.


Un salon de coiffure avec le moyen de bord

Un salon de coiffure en plein air, fait par le moyen de bord et avoir le strict nécessaire pour le travail . ça permet quand même de subvenir à ses besoins.

Salon de coiffure
Salon de coiffure

Nous sommes à Amleyouna, une sous-préfecture située à 60Km à l’Est d’Abéché. Dans cette localité, les coiffeurs sont rares, d’ailleurs, il n’y en a qu’un seul pour toute la population.

Les personnes qui travaillent avec les humanitaires, eux, se font coiffer, le plus souvent  au camp de réfugiés de Gaga, à 12 Km à l’Est d’Amleyouna.

Ce jour, c’était un week-end et je ne voulais pas attendre le début de la semaine pour me faire coiffer ; alors je décide de voir le coiffeur de la place. Et voila sur quoi je tombe : Un miroir cassé prenant support sur un arbre, devant lequel se trouve un plateau (le dessous d’un fus) qui contient des « matériels » nécessaires pour coiffer. Le tout mis sur une table fabriquée de briques cassées. C’est ce que vous voyez sur l’image. En face se trouve une chaise (je m’abstiens de la décrire) et, un peu loin, un générateur. Le tout en plein air. C’est, au fait, « un salon de coiffure ».

Le responsable du salon était entrain de coiffer un jeune-homme. Au départ, je n’avais pas voulu me prononcer, déclarer que je suis venu pour me faire coiffer. J’hésitais, pas à cause des matériels puisque j’avais ma tondeuse personnelle, mais je me doutais de la compétence du coiffeur. Mais j’ai vu qu’il a quand même bien coiffé le jeune-homme. Alors j’ai pris le risque et tout était bien passé.

Avec ce métier et dans cette condition, le responsable, la trentaine, coiffe en moyenne 7 personnes par jours à 500 francs CFA la tête. Il parvient à avoir au moins 2000 francs CFA quotidiennement, ce qui lui permet de subvenir à ses besoins.

Cependant, ce qui est à déplorer c’est les conditions d’hygiène, parlant du lieu et des matériels.

Il n’y a pas un sot métier et on fait avec le moyen de bord. L’homme gagne son pain à la sueur de son front. La vie est une chaîne et chaque maillon est essentiel pour l’équilibre de la vie.


Deux journalistes de rfi assassinés au Mali: Abéché rend hommage.

Photo rfi
Photo rfi

Deux envoyés spéciaux de la rfi (Radio France Internationale) ont été assassinés ce samedi, 02 novembre 2013 à Kidal, au Nord Mali. Ghislaine Dupont et Claude Verlon, respectivement ingénieur des sons et journaliste, ont été enlevés de leur véhicule après être ligotés, embarqués sur un véhicule Pick-up par des personnes armées. Leurs corps ont été retrouvés, un peu plus tard après, à 12 Km de Kidal. Ils sont attendus ce mardi, 05 novembre 2013 à Paris.

Ces deux journalistes ont exécutés alors qu’ils sortaient d’une interview avec une personnalité malienne. Ils ne faisaient, en effet, que leur travail.

A Abéché (Est du Tchad), les auditeurs de la rfi compatissent avec l’équipe de la radio et rendent leur hommage aux disparus. Nous vous proposons de lire quelques hommages que nous avons recueillis auprès des certaines personnes.

D.A (auditeur) : « Je suis vraiment touché par ce qui s’est passé au Mali. Un journaliste n’est pas un ennemi et ne devrait avoir des ennemis. Ghislaine que j’admire écouter n’y est plus. Paix à son âme ! »

B.A (auditeur) : « je me pose plein de questions que n’arrive pas à imaginer les réponses : Qui les a assassiné ? Pourquoi ? Qu’est-ce que les tueurs cherchent en exécutant des journalistes ? Comment les tueurs ont su que Ghislaine et Claude étaient là, en ce moment précis, dans cet endroit précis ? Est-ce qu’il n’y a pas une complicité ? Si oui, qui sont leurs complices ? Pourquoi rien n’a été fait pour les sauver ? Je ne comprends vraiment pas. Il faut répondre à toutes ces questions et condamner les auteurs. »

A.M.A (journaliste) : « Je ne comprends toujours pas pourquoi les gens s’en prennent aux journalistes. Tout ca c’est parce qu’ils disent la vérité. Un journaliste n’est pas une cible. Ce qui est arrivé à Ghislaine et à Claude peut arriver à nous tous. Et ce n’est pas normal. J’étais choqué quand j’ai appris la nouvelle. Mais cela ne nous empêche pas de continuer notre travail. Je présente mes sincères condoléances à tous les journalistes et surtout ceux de la rfi. Que leurs âmes reposent en paix et que la terre leur soit légère ! »

C.H (auditeur) : « c’est terrible. C’est vraiment terrible. Je ne sais quoi dire. C’est terrible. »

B.O (auditeur) : « les maliens confondent les choses. Au lieu de chercher à sortir de leur gouffre, ils compliquent encore la situation. L’humanité ne peut pas évoluer sans les journalistes. Ce sont eux qui nous disent ce qui se passe autour de nous. Pourquoi les assassiner ? Je veux vraiment savoir pourquoi ces journalistes ont été tués. »

D.M.B (journaliste) : « Cette nouvelle m’a bouleversé. J’ai passé une mauvaise journée ce jour-là. Ghislaine Dupont était un modèle pour moi. Je m’accrochais à ses reportages et j’essaie toujours à l’imiter. Aujourd’hui les terroristes l’ont assassiné pour rien, je ne sais sur qui sauter. Tout mon souhait est que les auteurs de cet acte ignoble soient arrêtés et punis ».  

A.M (auditeur) : « le Mali, c’est de n’importe quoi. Ghislaine et Claude, vous n’êtes pas morts pour rien. Paix à vos âmes ! Courage à tous les journalistes ! »

Se référant à la déclaration de Medellin (Colombie) de mai 2007 sur la sécurité des journalistes et la lutte contre l’impunité, nous demandons à l’État malien d’enquêter sur cet acte perpétré sur son territoire et de rechercher les auteurs de cet acte regrettable et les traduire devant le tribunal afin qu’ils soient jugés et punis.

Nous compatissons avec les familles respectives de Ghislaine Dupont et Claude Verlon et avec toute l’équipe de rfi, de ces auditeurs et des journalistes du monde entier.

Ghislaine, Claude, vous êtes des martyres ; paix à vos âmes !

vous pouvez, vous aussi, leur rendre hommage sur la partie commentaire de cet article.


Au Tchad les jeunes identifient leurs besoins prioritaires

Une première au Tchad, les jeunes ont présenté ce vendredi, 25 octobre 2013 au Cefod (Centre d’études et de formation pour le développement) à Ndjamena, un « cahier de doléances ». C’est un document qui recensent leurs besoins prioritaires dans le domaine éducatif, social, économique, culturel et politique ; et des propositions afin de répondre à ces besoins.

Cahier_de_doléancesLe document a été présenté officiellement ce vendredi, 25 octobre 2013 au  Cefod (Centre d’études et de formation pour le développement) à Ndjamena. Pour le ministre de la Jeunesse et des Sports ce travail vient renforcer les travaux de finalisation de la politique nationale de la jeunesse qui sont en cours.  Adoum Forteye affirme aussi que « les doléances formulées par les jeunes vont être « minutieusement étudiées et intégrées dans la mise en œuvre des activités en faveur de la jeunesse ». Il appelle enfin les jeunes à saisir les opportunités pour œuvrer efficacement au développement du pays.

A travers ce « cahier de doléances », les jeunes Tchadiens souhaitent faire connaître leurs besoins prioritaires. Ils entendent aussi être soutenus par les pouvoir publics et  revendiquent une participation active au processus de décisions  autour des problèmes les concernant.

D’ores et déjà,  des représentants des associations de jeunes ont formé des groupes et ont discuté sur chacun des thèmes en identifiant les besoins et proposant des solutions. Le même travail a été réalisé à Ndjamena et aussi dans d’autres villes du pays. C’est un travail qui mobilisé 128 associations de jeunes dans 13 villes.

S’adressant au pouvoir public, les jeunes recommandent, entre autres, ce qui suit :

  • améliorer la qualité de l’enseignement, assurer la scolarisation pour tous les enfants tchadiens ; construire et équiper des centres de formation professionnelle ;
  • réduire le taux de chômage des jeunes et créer un environnement des affaires favorables à l’initiative privée des jeunes ;
  • assurer l’accès à des soins de qualité pour tous et appliquer la loi relative à la gratuité des soins d’urgence ;
  • garantir l’égalité de tous les citoyens tchadiens devant la loi et respecter et faire respecter les engagements internationaux et régionaux de l’État ;
  • assurer l’épanouissement intellectuel, culturel et sportif des jeunes et mettre en œuvre une véritable politique de valorisation de la culture tchadienne.

Les jeunes ayant participé à ce travail de réflexion s’engagent à vulgariser le cahier de doléances auprès des institutions nationales et autres partenaires.  Ils vont également  mener des actions de sensibilisation et de formation au profit des jeunes afin que ce document serve la cause de la jeunesse dans la pays.

Ce document a été réalisé grâce à l’appui technique de l’Association action des partenaires pour l’appui au développement (Apad), dans le cadre de son projet « Jeunes artisans d’une nouvelle citoyenneté au Tchad ».

Il est à signaler que la jeunesse tchadienne représentant 53 % de la population. Confrontée au sous-emploi, chômage et à la pauvreté, cette catégorie veut aujourd’hui s’en sortir et n’attend qu’un coup de main.


Abéché : Tentative de braquage d’une banque en plein jour.

La Banque Commercial du Chari (BCC) d’Abéché a été victime d’une tentative de braquage ce 24.10.2013. Un agent de sécurité a été abattu.

Siège de la BCC à Abéché
Siège de la BCC à Abéché

Quatre personnes armées ont fait irruption, aux environs de 15heures, dans l’enceinte de la BCC d’Abéché. Selon le caissier de cette banque, les braqueurs sont entrés comme étant des clients, se sont dirigés vers lui, et après quelques discussions, l’ont menacé avec des armes à feu. « L’un deux a une kalachnikov et l’autre a sorti un pistolet, m’a donné un coup sur la tête et m’a menacé de mort si je bouge. L’autre est entré à la caisse avec un sac et est sorti après un moment, les deux autres l’ont suivi laissant le dernier avec moi ». déclare le caissier.

Le caissier a pu maîtriser son adversaire et l’a enfermé dans l’une des pièces de la banque en attendant l’arrivée du secours.

Les trois autres braqueurs ont pris fuite après avoir abattu l’agent de sécurité. (Le caissier dit qu’il ne connait pas ce qui les a amenés à sortir de la banque, et moi non plus).

L’un des présumés braqueurs était arrêté, ce qui aurait conduit à l’arrestation des deux autres.

Selon des sources non vérifiées, les braqueurs seraient de N’Djamena pour la circonstance.

Une enquête est ouverte afin de retrouver ces complices. La BCC est en attendant fermée.