Opinion: Cimenterie de BAORE, quel intérêt pour la ville productrice ?

28 septembre 2011

Opinion: Cimenterie de BAORE, quel intérêt pour la ville productrice ?

La région du Mayo Kebbi ouest, d’après une chronique réalisée récemment par un organe de la presse, dispose d’énormes ressources (agricoles, minières, touristiques, hydrauliques, etc.). Elle occupe une place importante sur le plan démographique et le taux de scolarisation passe parmi les trois premiers du pays. Pourtant sur le plan développement, cette région est la dernière aujourd’hui. Pourquoi ?

D’ abord, de tous les investissements faits par le régime en place, rien n’est fait pour cette région.

Prenons un seul aspect : les infrastructures routières et plus précisément la route qui relie Kelo à Figuile via Pala Leré.

Cette route a servi et a généré d’importantes devises à ce pays. Depuis la colonisation jusqu’aujourd’hui, elle continue à nous engendrer des recettes financières indispensables. Elle a été utilisée, et continue de l’être d’ailleurs, pour le transport du coton de toutes les régions productrices vers le port de Douala au Cameroun, en vue de son acheminement vers le marché mondial. La même route a été utilisée pour transporter les matériels et matériaux pour la construction du pipeline Doba – Kribi. Aujourd’hui elle est entrain d’être utilisée pour la construction de la cimenterie de Pala.

De tous ces services qu’elle a rendus, elle passe paradoxalement pour les oubliés de la république. Car si j’ai bien suivi le dernier programme politique de Monsieur  Nadingar, jusqu’en 2015 même elle ne sera pas toujours bitumée. Comparativement à la route Ndjamena – Moussoro et celle reliant Ndjamena à Dourbali laquelle semble utile économiquement ? Curieusement ces deux dernières seront construites d’ici 2013.

En outre, la région faisait à l’époque à peu près 200.000.000 de recettes douanières au trésor public par semaine. Contre toute attente, les dirigeants du pays ont décidé de transférer la grande et stratégique direction de la douane de Pala à Moundou.

Comme cela ne suffisait pas, il est bel et bien reconnu par les textes de notre pays que les ressources naturelles exploitées dans le sous sol d’une région donne dare-dare droit à celle-ci le droit de bénéficier des œuvres de développement et pour me basé de l’exemple du bassin de Doba, 5% revient à la région productrice. Tandis qu’à quelques mois de l’inauguration de la cimenterie, ces conditions ne sont pas toujours clarifiées pour le MKO. D’après les nouvelles qui nous parviennent, le pouvoir serait entrain de préparer un de ses cadres issu de la région pour l’imposer alors que dans d’autres régions, la désignation des membres du bureau de gestion des 5% était quelque chose de consensuel entre les fils de la région!

Dernière observation. En principe quand un tel chantier est ouvert dans une zone on fait profiter aux riverains de la zone de la production de petit «job» ; malheureusement chose qui n’est pas faite dans le cas d’espèce!

Alors, tenant compte de toutes ces frustrations, ces injustices, la région n’est-elle pas victime de sa propension politique qui est plus proche de l’opposition ? L’ensemble de ces problèmes évoqués, s’ils ne trouvent pas de solutions appropriées et immédiates, n’altérerait-il pas la cohésion sociale tant recherchée ?

Sans pour autant creuser ailleurs chers lecteurs, je pose un problème de débat de fond.

Gombo Arafat HOUZIBE (Géo politiste & Activiste de Droit de l’Homme)

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