Tchad: Développement rural et santé maternelle.

11 août 2011

Tchad: Développement rural et santé maternelle.

Après une réélection émaillée de divergences d’opinion, Idriss Deby ITNO prête son serment ce lundi 08 août 2011 pour un quatrième mandat de cinq ans. C’était à la cité des hautes, dans le huitième arrondissement de la capitale  N’Djamena. Il a été réélu  à la suite des scrutins  du 25 Avril 2011 avec   un score de 83, 59% de voix.

Dans son discours d’investiture, le chef d’Etat tchadien a axé son nouveau mandat sous le signe du développement rural. « L’indépendance du Tchad passe obligatoirement par le développement rural » a t’il souligné. Il s’explose en ces termes : un homme qui a faim n’est pas un homme libre.

Le chef de l’Etat insiste également sur d’autres axes tels que la transformation des produits locaux, à la souveraineté  alimentaire, à l’éducation pour tous, à la lutte contre la pauvreté, la corruption et les pratiques traditionnelles néfastes à l’égare de la femme, l’appui à la jeunesse, le désenclavement du Tchad, l’accès à la santé et à l’eau potable…

De ce discours, ce qui retient l’attention c’est la question d’accès à la santé et plus particulièrement la réduction de la mortalité maternelle et infantile sur la quelle a insisté Idriss Deby ITNO. Le président a décrété la gratuité de soins pour les femmes enceintes, les accouchements et les soins des urgences pour atteindre cet objectif. Une Campagne pour l’Accélération de la Réduction de la Mortalité Maternelle en Afrique (CARMMA) a été également lancée à cet effet mais, malheureusement, l’on constate que tous ces efforts sont vains. Fort est de voir que la CARMMA soit un échec pour la Tchad. La mortalité maternelle a pris plutôt le sens contraire.

Si on parle d’amélioration de la situation, c’est peut être dans les grandes villes, pour ne pas dire dans la capitale du pays. Dans le monde rural on assiste à une insuffisance tant qualitative que quantitative des structures sanitaires et du personnel soignant, une inadéquation des structures existantes, un manque de sensibilisation des bénéficiaires, la non-effectivité de la gratuité de soins, les pesanteurs socioculturelles entre autres.

La femme rurale ne bénéficie ou presque pas de soins pré et postnatal. Elle ne bénéficie d’aucune assistance au moment de l’accouchement. Non seulement elle accouche à domicile mais aussi, son accouchement se fait par une personne non qualifiée généralement. La femme rurale ne voit une structure sanitaire qu’en cas d’une complication, si elle arrive à atteindre à temps. Là, c’est encore le pire. Beaucoup de centres de santé ne disposent pas de moyens de transport adéquats pour évacuer les accouchements dystociques. La femme passe des dizaines de kilomètre, à dos d’âne ou sur une charrue, traversant des routes presque impraticables. On parle ici de chance. La plupart de femmes victimes de la fistule obstétricale viennent de la zone rurale.

Combien d’agents de santé sont intégrés à la fonction publique par an et combien parmi ceux intégrés sont affectés dans la zone rurale ? Combien parmi ceux affectés partent dans leur poste ?

Si l’indépendance du Tchad passe par le développement rural comme l’estime le chef de l’Etat, quelle est la place de la santé… ?

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